Chaque mois, l’équipe de Pro Elle Tennis vous donnera des nouvelles d’une ancienne joueuse. La plupart d’entre elles sont restées en contact avec le monde de tennis. Ce mois-ci, nous avons interviewé Pauline Parmentier, ancienne n°40 mondiale.
1/ Pauline, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai commencé le tennis à l’âge de 6 ans à Berck sur Mer. Mes parents et mes frères jouaient au tennis en loisir et c’est comme cela que je me suis mise au tennis.
J’ai été détectée par la ligue assez tôt et j’ai intégré le pôle régional à l’âge de 11 ans pour 2 ans, puis le pôle France de Talence jusqu’à mes 15 ans.
Je me suis entrainée par la suite pendant 5 ans à l’académie Mouratoglou avant de revenir à la fédération. J’ai monté ma structure personnelle à l’âge de 22 ans et je mets un terme à ma carrière a 35 ans à Roland Garros. J’ai gagné 4 titres WTA et atteint la 40ème place mondiale en 2008. Mes plus beaux souvenirs sont notre victoire en Fed Cup avec l’équipe de France en 2019, mon 1/8ème de finale à Roland Garros en 2014 ainsi que mes participations aux JO de Pékin en 2008.
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ? En 2018 j’ai commencé à me poser des questions sur mon envie de continuer ou pas à jouer au tennis. N’étant pas sûre de ma décision, j’ai continué encore 2 ans. J’ai d’ailleurs gagné 2 tournois WTA cette année-là. Et après avoir gagné la demi-finale de Fed Cup à Rouen en 2019, j’ai senti de nouveau que tout devenait plus difficile : les voyages, les entraînements, l’exigence au quotidien du haut niveau… Je me suis dit « je fais encore une année et on verra bien. »
Et après Perth, j’ai senti au fond de moi que c’était terminé ; mon classement avait chuté et j’ai donc décidé de faire une dernière demi-saison pour terminer ma carrière à Roland Garros.
Un Roland, prévu initialement en mai, mais qui a eu lieu en octobre, une dernière année assez longue finalement.
Dans ma tête j’étais prête à arrêter, j’étais complètement en accord avec ma décision et j’ai vécu les choses de manière très sereine. Même si évidemment il y a eu énormément d’émotions quand elle s’est terminée.
Je pense que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir pu décider de « quand » j’allais arrêter et de ne pas l’avoir subi par une blessure par exemple.
Avant d’arrêter je me suis inscrite à la formation haut niveau du DEJEPS que j’ai passée l’année qui a suivi.
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
Je suis responsable des 15/18 ans filles à la FFT. J’essaie au quotidien de les aider dans leur projet vers le haut niveau.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Tout donner au quotidien et se faire confiance; tout cela dans l’envie et la joie.
Le chemin est long : il exige de la patience et de la pertinence.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis
Pro elle est une superbe association qui représente les joueuses professionnelles françaises et les aide sur différents volets pendant et après leur carrière.
Je me suis moi-même beaucoup appuyer sur le syndicat pour différents conseils.
Cela m’a beaucoup apporté et m’apporte toujours beaucoup même après ma carrière.
Interview Alexia Dechaume, ancienne n°46 mondiale (novembre 2021)
1/ Alexia, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai débuté à 6 ans le tennis à la Berrichonne de Châteauroux où habitaient mes parents. A l’âge de 10 ans, je suis partie en sport études à Blois jusqu’à mes 15 ans pour ensuite commencer petit à petit sur le circuit pro et atteindre mon meilleur classement WTA à la 46ème place en simple (1992) et 22ème en double (1993).
Ma carrière est faite de superbes matchs que je n’oublierais jamais : Evert sur le central de Wimbledon (1988), Navratilova à Los Angeles (1994) et Sabatini (1989) sur le central de Roland Garros et beaucoup d’autres….j’ai décidé de stopper ma carrière en janvier 2000 à Melbourne.
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ? En fait je n’ai pas vraiment eu le temps de me poser trop de questions car je savais déjà quelques mois avant de stopper ma carrière que j’avais l’envie d’aider en devenant coach. Tout cela s’est fait rapidement en partant très rapidement auprès d’Amelie Mauresmo de 2000 à 2002 et ensuite sur de nouvelles belles aventures auprès de joueuses comme Stéphanie Cohen Aloro, Virginie Razzano Pauline Parmentier ainsi que Clara Burel. A toutes ces expériences, il faut ajouter 4 années auprès de Nicolas Escudé en tant qu’entraîneur de la Fed Cup. (2008-2012). Je n’ai donc pas trop eu le temps de me poser finalement 🙂
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
Je suis entraineur à la Fédération Française de Tennis.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Un cocktail fait de beaucoup d’envie dans le travail, de la générosité, de l’honnêteté et un peu de patience et le résultat ne devrait pas être trop mauvais.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis
Pro elle est une belle association au service des joueuses professionnelles : elle les accompagne tout au long de leur carrière mais aussi après en répondant à leurs besoins du quotidien.
Interview Audrey Bergot, ancienne n°224 mondiale et n°16 française (octobre 2021)
1/ Audrey, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai commencé le tennis avec ma maman et mon beau-père. Le déclic a été une finale au championnat de la Ligue des Flandres, en poussine, contre Pauline Parmentier. Mon meilleur classement a été 224e mondiale en 2011. Mes meilleurs souvenirs sont ma victoire à Limoges (ITF W10) en 2006, après être passée par les qualifications. J’ai adoré participer à ce tournoi tous les ans. Je garde en mémoire l’accueil incroyablement chaleureux des organisateurs et bénévoles et une finale à Padova en Italie (ITF W15) en 2010. J’étais arrivée en Italie, accompagnée de mon beau-père, avec le moral dans les chaussettes. Après un premier tour difficile psychologiquement, j’ai repris confiance et j’ai pu enchaîner les bons matchs dans cet environnement magnifique. J’ai arrêté en 2012, souvent gênée par des blessures, je prenais moins de plaisir à jouer et voyager. J’avais également envie d’aller de l’avant et de changer mon quotidien.
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
La question que je me suis posée : Vers quel milieu me tourner ? Je souhaitais me donner une chance de choisir entre le monde de l’entreprise et un métier terrain lié au tennis (entraineur, directeur sportif … ). Une reprise des études a été indispensable. J’ai réalisé un stage au sein du service communication de la FFT, suivi d’un an et demi de CDD en tant que chargée de projet évènementiel. Les missions arrivant à leur fin, je me suis tournée vers d’autres secteurs. J’ai eu la chance de rejoindre Doctolib à ses débuts, en 2015.
3/ Que fais-tu aujourd’hui ? Je manage une équipe d’une quinzaine de personnes, qui suit la satisfaction et la performance des produits Doctolib, chez nos grands comptes.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Prendre le temps de découvrir ses leviers de motivation, pour choisir une voie qui leur correspond.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
Une association au service des joueuses qui permet d’accompagner les filles pendant et après leur carrière. Cette association permet de faire le lien avec la FFT, les ligues et les clubs. C’est un vecteur de communication pour promouvoir le tennis en France et plus particulièrement le tennis féminin.
Interview Emilie Loit, ancienne n°27 mondiale (septembre 2021)
1/ Emilie, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai commencé le tennis à l’âge de 5 ans en ligue de Normandie (Cherbourg). Puis j’ai intégré le sport études de Blois à l’âge de 13 ans suivi de 2 ans à l’INSEP. Faute de résultats je suis revenue à Cherbourg à 16 ans où je me suis entrainée avec Frédéric Delay, le CTR de la ligue. Puis à 18 ans je me suis de nouveau réentrainé à Paris. Mes meilleurs souvenirs sont bien sûr notre victoire en Fed Cup en 2003 ainsi que mon titre à Acapulco en 2007 et mon 1/8ème de finale à l’Open d’Australie face à Amelie Mauresmo lorsque j’avais 19 ans (1999). Mon meilleur classement a été n°27 mondiale en simple (2004) et n°15 en double (2003).
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
J’ai arrêté mes études en fin de première et donc je n’ai pas passé mon baccalauréat. Je n’avais qu’une envie jouer au tennis et j’étais focalisé sur cela. Lorsque j’ai arrêté, je me suis découvert une appétence pour les médias, tout ce qui interviews… et donc me suis orientée dans cette voie. J’ai été consultante tennis sur Eurosport pendant 8 ans, pour la radio RTL-l’Equipe et pour Engie également avec une passerelle avec le monde de l’entreprise sur cette mission. Pendant cette reconversion, j’ai obtenu une licence de journalisme à l’IICP Bastille, une formation très enrichissante. A l’époque il n’y avait pas de passerelle entre sportif de haut niveau et école de journalisme, je suis donc allée voir directement Roger Zabel en lui demandant si je pouvais intégrer directement son école et il m’a accueilli à bras ouvert. Un petit conseil donc ; si la formation que vous souhaitez suivre n’est pas proposée aux sportifs de haut niveau, n’hésitez pas à vous faire assister ou aller demander directement car il faut faire ce dont on a envie.
3/ Que fais-tu aujourd’hui ? Je travaille à la FFT au service vidéos. Je fais les différentes émissions et reportages proposés sur les réseaux. Une suite logique suite à mon parcours post tennis. Je suis très heureuse d’avoir intégré la FFT car d’une part je suis une enfant de la fédé et d’autre part je voulais rentrer dans le monde de l’entreprise pour découvrir ce que c’était.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Beaucoup travailler et toujours dans la joie, la bonne humeur. Faire ce que l’on a envie de faire et jamais sous la contrainte. Aller où vous voulez aller ! Une carrière est faite de différents moments, de joie mais aussi des plus pénibles. Ne renoncez jamais mais foncez là où sont vos envies à chaque moment. Si vous voulez être joueuse professionnelle, donnez-vous les moyens de réussir. Si vous souhaitez changer de voie, ce n’est pas renoncer, c’est prendre une autre orientation.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
Pro Elle Tennis c’est fabuleux ! C’est l’association qui permet d’accompagner et soutenir toutes les joueuses professionnelles pendant et après votre carrière. Si vous avez des questions sur n’importe quel domaine, on vous aide soit en ayant directement les réponses, soit en vous mettant en relation avec des experts partenaires.
Interview Nathalie Dechy, ancienne n°11 mondiale (juin 2021)
1/ Nathalie, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai joué mon premier Roland Garros en 1995 et mon dernier en 2009 (15 participations). Mon meilleur classement en simple a été 11ème (2006) et 8ème en double (2007). Mes meilleurs résultats en simple sont ma victoire au tournoi de Gold Coast en 2002 (WTA 250) et ma demi-finale à l’Open d’Australie (2005). En double dames j’ai remporté deux fois l’US Open avec Vera Zvonareva en 2006 et Dinara Safina l’année d’après et également une fois le mixte à Roland Garros avec Andy Ram (2007). Mes meilleurs souvenirs sont bien sûr ma demi-finale en Grand Chelem, surtout que j’avais fait plusieurs 3èmes tours et 1/8 de finale dans tous les GC et il y avait un bon blocage … mais aussi des souvenirs fabuleux lors de mes sélections aux Jeux Olympiques à Sydney (2000) ou Athènes (2004) ou en équipe de France, notamment lorsque l’on gagne à Moscou ou quand on se maintient sur un double décisif à Limoges …
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
J’étais enceinte quand je joue mes derniers Roland Garros et Wimbledon (2009). Donc j’avais eu ces derniers mois pour terminer cette belle aventure. Au départ, je pensais me poser, sortir du tennis et profiter de la petite famille. Et puis au bout de deux mois de repos, j’ai voulu me relancer. J’ai donc commenté les matches pour Orange et en parallèle comme je voulais également sortir du mon monde du tennis et me donner des outils pour voir la vie professionnelle, j’ai donc effectué et obtenu un Master à l’ESSEC. Par la suite, Gilbert Ysern, directeur de la FFT à l’époque, m’a demandé d’intégrer les équipes du tournoi de Roland Garros avec Guy Forget pour être en relation avec les joueuses (2011).
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
J’ai été directrice du tournoi de Biarritz (ITF 80 000$) pendant 5 ans.
Je travaille toujours sur l’organisation de Roland Garros mais avec un spectre plus large sur les sujets internationaux tels que le tennis professionnel, l’ITF, Tennis Europe … et je suis aussi administratrice de l’olympique lyonnais (depuis 2017) et de la fondation Lacoste.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Le tennis est un sport génial, c’est un jeu … il développe tellement de qualités pour la suite de sa vie. Dès le plus jeune âge, si l’on apprend à donner le maximum de soi et à prendre du plaisir dans le travail, on est sur la bonne voie 🙂
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
Pro Elle est une chance et un soutien pour nos joueuses françaises à tous les moments d’une carrière, surtout d’incertitude. La gestion relationnelle et opérationnelle avec les tournois français (CNGT) est importante mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Une carrière est longue, pas facile et en plus après cette carrière démarre une seconde période professionnelle très différente de l’ancienne. Pro elle sera toujours de bons conseils dans la gestion d’un arrêt blessure, d’une reconversion…
Interview Camille Pin, ancienne n°61 mondiale (mai 2021)
1/ Camille, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai commencé tôt les tournois professionnels vers 14 ans et j’ai décidé de me consacrer au circuit professionnel après mon bac à 17 ans. Je me laissais 2 ans avant de reprendre éventuellement mes études. A 19 ans, j’avais le classement nécessaire pour prendre part aux qualifications de Grand Chelem et c’était parti ! Mon meilleur classement je l’ai eu en 2007 61ème mais j’ai eu surtout le confort d’être dans le top 100 pendant 5 saisons. Mon meilleur souvenir est à Nice en 2001, dans ma ville devant mes proches, sur un 565 000$ où j’ai reçu une WC qualifs comme j’étais 280WTA, où je me suis qualifiée en battant Mme Federer qui était top 100 (Vavrincova), puis battu la 20ème mondiale avant de perdre sur Dementieva qui était top 10. Je me suis arrêtée à RG 2010 car ma mère était sur le point de mourir et je n’avais plus aucune envie de me battre sur le court…
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
J’ai toujours eu ma reconversion en tête pendant mes 12 années sur le circuit. Donc j’étais toujours partante pour découvrir de nouveaux domaines comme les médias ou les rencontres avec les partenaires de la WTA.
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
Je suis aujourd’hui journaliste sportif mais j’ai mis 10 ans à peaufiner le métier qui me plaît le plus. J’ai essayé beaucoup de choses (marketing, coaching tennis, direction de club, de tournois) qui m’ont permis d’avoir un vrai regard global sur le domaine du sport et quel métier me conviendrait le plus (rythme de travail, collègues etc).
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Profiter au maximum de sa carrière avec chacune sa propre histoire et ne pas avoir peur quand ça s’arrête car la vie après le tennis est tout aussi belle. Le plus drôle est d’apprendre à vivre sans stress ! On n’a plus l’habitude après tant d’année à le gérer !
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
Notre association regroupe la plupart des meilleurs joueuses françaises en activité ou en reconversion et permet de proposer des services pour les joueuses dans l’aboutissement de leur carrière mais également de les mettre en relation avec tous les secteurs du monde du sport.
Interview Alexandra Fusai, ancienne n°37 mondiale (avril 2021)
1/ Alexandra peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai commencé sur le circuit professionnel en 1991. Je m’entrainais au Centre National d’Entrainement avec Gail Lovera. Mon meilleur classement WTA a été 37ème mondiale en simple (1997) et 6ème mondiale en double (1998). Les moments forts de ma carrière sont les titres que j’ai eus en double (12), les victoires sur des joueuses du TOP 10 mondiale WTA en simple contre Novotna (n°2 mondiale) à Rome (1998) ou Anke Huber(N°8 mondiale) à Miami (1997), mais aussi les matchs qui font vibrer à Roland Garros grâce au soutien du public ou encore, même si le titre n’était pas au bout, les ½ finales à Roland Garros (1999) et la finale au Masters en double (1997 & 1998), des moments intenses.
Le meilleur souvenir de ma carrière est la victoire en Fed Cup en 1997 avec Mary Pierce, Nathalie Tauziat, Sandrine Testud, Anne Gaelle Sidot et Yannick Noah comme capitaine. Outre ce titre de championne du monde c’est la fierté de représenter son pays, la communion avec le public et les émotions qui ressortent et restent gravées. Le tennis est un sport individuel mais en Equipe de France c’est toute une équipe, tout un pays qui joue ensemble et j’ai toujours ressenti cette notion d’appartenance comme une évidence.
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
J’ai arrêté ma carrière en 2003, à 30 ans. J’étais enceinte et je ne savais pas du tout ce que je voulais faire, à part que je voulais m’investir dans le tennis. Pendant ma carrière j’ai beaucoup appris. Finalement être joueuse de tennis professionnelle, c’est géré une petite entreprise : il faut savoir définir des objectifs, une stratégie, les moyens à mettre en place pour y arriver, avoir une gestion humaine et financière. Autant de compétences utiles dans n’importe quel projet mais j’avais besoin de structurer la suite et j’ai souhaité reprendre mes études afin d’apprendre les outils théoriques me permettant de me sentir plus armée et sereine. En 2003 et 2004, j’ai fait un Master Spécialisé à l’ESSEC (BAC +5) en Sport, Management et Stratégie d’Entreprise. J’ai aussi obtenu mon DE me permettant d’enseigner le tennis.
De 2003 à 2010, j’ai été Présidente de l’UTF, une période de restructuration de l’association qui était indispensable à son évolution mais aussi directrice sportive du tournoi international 50 000$ de Nantes et membre du comité de direction à la Fédération Française de Tennis de 2009 à 2010. En 2011, je deviens responsable du haut niveau féminin à la FFT pour les 19 ans et plus et en 2014 pour les 16 ans et plus. J’ai toujours voulu m’investir et m’engager dans ma passion, amener une pierre à l’édifice dans mon sport. Je crois beaucoup aux valeurs de travail, d’équipe et au sens que l’on donne aux choses que l’on entreprend. C’est ce qui est toujours mon fil conducteur dans la vie.
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
Depuis 2018, je suis responsable du haut niveau 11-18 ans filles. Ma mission est de mettre en place les actions nécessaires à la formation des jeunes filles et à la réussite de leur projet afin qu’elles soient le mieux armées pour rivaliser avec les meilleures joueuses internationales sur les circuits Tennis Europe et ITF juniors et surtout à terme sur le circuit WTA.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
3 axes essentiels dans un parcours vers le haut niveau : poursuivre ses objectifs avec obsession, travailler sans limite et donner du sens à ce qu’on fait : savoir qui on est, où on va et avec qui.
S’engager sur ce parcours est un projet global qui apporte des valeurs essentielles qui les accompagnera tout au long de leur vie peu importe ce qu’elles font.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
L’Union du tennis Féminin est un syndicat qui représente les joueuses auprès des pouvoirs publics et de la Fédération Française de Tennis. Elle accompagne les joueuses tout au long de leur carrière en proposant des services et des avantages permettant notamment aux jeunes joueuses ou celles en difficultés d’avancer plus sereinement dans leur parcours.
Interview Julie Coin, ancienne n°60 mondiale (mars 2021)
1/ Julie, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai eu un parcours atypique puisque je suis arrivée sur le tard. J’ai d’abord fait mes études à Clemson en Caroline du Sud avant de commencer sur le circuit à 22 ans. Ça a tout de suite bien marché puisque rapidement j’avais remporté mon 1er 25k (les Contamines en 2005). En 2008, j’ai atteint mon meilleur résultat en GC avec un 3e tour à l’US Open et une victoire au passage sur Ana Ivanovic (alors numéro 1 mondiale). Mon meilleur classement a été 60 mondiale en simple et 49 en double. J’ai eu la chance de vivre de belles choses sur le circuit mais pour moi le meilleur souvenir fut de jouer en Équipe de France ; entendre l’hymne nationale avec le survêtement de l’équipe sur le dos fut vraiment quelque chose de spécial. J’ai mis fin à ma carrière à la fin de la saison 2015, je sentais que mon corps ne pouvait plus, j’enchaînais les blessures et avec le niveau physique actuel des filles, c’était impossible de retourner dans les 100 si je n’étais pas à 100%.
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
J’avais anticipé puisque j’avais fait mes études avant de commencer à jouer: Bachelor en mathématiques à Clemson et licence STAPS à Amiens. Mais dès mon annonce de l’arrêt de ma carrière, j’ai eu des opportunités pour entraîner ce qui m’a tout de suite plu et c’est ce que je fais encore aujourd’hui.
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
Je suis entraîneur à la All In Academy Côte d’Azur à Villeneuve Loubet depuis août 2020.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Le tennis sera toujours une expérience supplémentaire pour votre vie professionnelle mais il ne faut pas délaisser les études pour autant. Il est important de finir le lycée dans un premier temps. Par la suite, suivant votre niveau de tennis atteint, des formations seront possibles ou même pendant votre carrière ; avec la technologie d’aujourd’hui des formations en ligne sont faisables.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
Pro Elle aide et accompagne les joueuses de tennis professionnelles durant leur carrière mais aussi après. C’est une association qui rassemble les joueuses de tennis françaises afin de promouvoir le tennis féminin en France, au niveau local dans les clubs, ligues et national auprès de la FFT.
Interview Mathilde Johansson, ancienne n°59 mondiale (février 2021)
1/ Mathilde, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai commencé ma carrière professionnelle en 2004, mon meilleur classement a été 59ème mondiale et mon meilleur résultat a été de faire 3ème tour à Roland Garros (2012) ainsi que 2 finales en WTA à Bogota (2011) et Bastad (2012). Mon meilleur souvenir reste ma victoire à Roland Garros contre Petra Cetkovska (n24) sur le court Suzanne Lenglen (2012). J’étais tellement contente de gagner un match sur ce terrain et de pouvoir offrir cette victoire au public, lui qui a toujours été très gentil avec moi et qui m’avait encouragé jusqu’au bout lors de ma défaite quelques années plus tôt sur ce même court alors que j’ai eu 8 balles de match contre Diatchenko (2009). J’ai arrêté ma carrière en mai 2016, cela faisait quelques années que je « galérais » avec des blessures, à chaque fois que je revenais, je me reblessais et j’avais l’impression d’avoir fait le tour de la question, j’avais tout donné.
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
J’ai pris la décision d’arrêter ma carrière du jour au lendemain. J’étais au Mexique dans un 25000$ pour gagner des points et juste avant le tournoi je me blesse de nouveau. Je n’avais plus l’énergie de faire ces tournois toute seule et de galérer pour remonter au classement vu que mon corps ne m’aidait pas. J’ai donc décidé d’arrêter ma carrière après Roland Garros, mon tournoi préféré. J’ai commencé ma réflexion sur ma reconversion vraiment le jour où j’ai vraiment arrêté. Je ne savais pas par quel bout prendre cette reconversion, je me suis rapprochée du CNOSF qui m’a proposé de faire un bilan de compétences. Ce bilan de compétence à mis en lumière mon désir de reprendre mes études. J’ai toujours eu ce complexe d’infériorité au niveau des études pendant ma carrière ; une fois cette carrière derrière moi j’en ai donc profité. J’avais en parallèle avec ce bilan de compétences commencé mon DE à la FFT. Je trouvais que c’était une bonne entrée en matière pour reprendre mes études. J’ai eu mon DE en juin 2017 et j’ai commencé mon cursus à l’ESSEC en septembre 2017. Je voulais absolument faire une grande école. J’avais entendu dire qu’il y avait des passerelles avec les grandes écoles pour les sportifs de haut niveau. Effectivement, les grandes écoles sont friandes d’anciens sportifs de haut niveau car ils apportent un regard différent sur les choses, mais cela n’est pas forcément plus facile d’y entrer. Heureusement que je venais de passer mon DE qui m’a donné une équivalence bac +2 sinon je n’aurai jamais été acceptée car je n’avais pas mon bac. J’ai été diplômée de l’ESSEC en septembre 2019.
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
Aujourd’hui je travaille au sein du club des Girondins de Bordeaux. Je suis responsable de l’intégration des joueurs et joueuses pro ainsi que de leurs familles.
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
Il n’est jamais trop tôt pour réfléchir à sa reconversion. Ce n’est pas parce que vous pensez à l’après que vous n’êtes pas dans le présent. Vous gagnerez juste un peu de temps une fois votre carrière finie, car une fois que l’on arrête, on arrête aussi de gagner de l’argent et le temps est compté. Le cheminement peut être long pour trouver ce qu’on a envie de faire après. Surtout ne pas hésiter à poser des questions et se renseigner.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
C’est une vraie aide pour toutes les joueuses françaises ; que ce soit du conseil pour celles qui démarrent ou pour celles qui s’arrêtent. Du soutien aussi car il y a toujours des regards bienveillants ce qui est important. C’est aussi une aide financière pour les jeunes joueuses qui se lancent sur le circuit grâce aux tournois partenaires si importants pour l’association. Le tennis est un sport individuel et c’est agréable d’avoir une association dernière nous pour nous conseiller, nous défendre et nous faire connaître!
Interview Stéphanie Cohen-Aloro, ancienne n°7 française (janvier 2021)
1/ Stéphanie, peux-tu nous parler de ton parcours de joueuse professionnelle de Tennis ?
J’ai commencé le tennis à l’âge de 3 ans au Racing Club de France ; je jouais au mur toute seule. Mes parents n’étaient pas sportifs du tout ! J’ai été détectée par le club puis la ligue.
Ensuite j’ai continué et suivi le schéma fédéral de la ligue puis la FFT. Vers l’âge de 18 ans, j’ai décidé de prendre un entraîneur dans le privé. J’ai été 60ème mondial au mieux et 50 en double. J’ai eu la chance de faire partie de l’équipe de France victorieuse de la Fed Cup en 2003 à Moscou avec Amélie, Mary, Emilie et Nathalie. Cela a été une chance énorme de faire partie de cette équipe avec de grandes championnes.
Mon meilleur résultat en Grand Chelem est un 3ème tour à RG en 2007. Après 12 ans sur le circuit j’ai arrêté ma carrière en 2011.
2/ Comment as-tu appréhendé ta reconversion ?
C’est un sujet qui m’a toujours préoccupé. En 2006, j’ai intégré Sciences Po dans le cadre de la formation des sportifs de haut niveau. J’ai fait 5 ans là-bas où j’ai obtenu un certificat de professionnalisation. Cela m’a permis de m’ouvrir à d’autres choses et d’apprendre beaucoup. Après l’obtention de mon diplôme, j’ai effectué un stage de 9 mois à la direction de la communication corporate chez Accor. J’ai été embauchée et pendant 1 an je me suis occupée de la communication opérationnelle des hôtels MGallery en Europe. Pour me former au monde de l’hôtellerie opérationnelle, je suis partie 10 mois au Sofitel de Quiberon pour développer des programmes sportifs. En 2014, j’ai intégré les équipes de Molitor en tant que directrice adjointe du club avec pour mission principale d’ouvrir le club Molitor et suis devenue en 2016 directrice du Club & Spa. J’ai fait 10 ans chez Accor cela m’a permis d’acquérir une belle expérience professionnelle et d’apprendre chaque jour dans différents domaines : gestion d’équipe, gestion de budget, stratégie commerciale, gestion opérationnelle, gestion de clients …
3/ Que fais-tu aujourd’hui ?
Après 10 ans chez Accor et 7 ans à Molitor, j’avais envie d’autres projets, ils sont en réflexion. Affaire à suivre
4/ Des conseils pour les jeunes joueuses ?
De bien s’entourer, de profiter de chaque moment, de s’investir à fond, de travailler beaucoup et de garder le plaisir et l’exigence quotidiennement.
5/ Pour finir, un petit mot pour tous ceux qui ne connaissent pas Pro Elle Tennis :
C’est une vraie aide pour toutes les joueuses françaises ; que ce soit du conseil pour celles qui démarrent ou pour celles qui s’arrêtent. Du soutien aussi car il y a toujours des regards bienveillants ce qui est important. C’est aussi une aide financière pour les jeunes joueuses qui se lancent sur le circuit grâce aux tournois partenaires si importants pour l’association.